domingo, dezembro 11, 2005

Da necessidade de um poder temporal cristão


A Igreja nunca deixou de ter, tem e sempre há-de ter inimigos: é uma realidade que decorre das próprias palavras de Cristo, consequência da acção do mistério da iniquidade no mundo, que a recente polémica envolvendo a retirada dos crucifixos das salas de aulas das escolas primárias nos vem relembrar uma vez mais. Sem prejuízo, é legítimo questionar se parte do ambiente da hostilidade contra os sinais e as manifestações públicas de fé religiosa cristã que se sente um pouco por todo o Ocidente, e também no nosso País, não terá sido catapultado por um clero infestado pelo modernismo, o qual, fruto directo dos ensinamentos do Concílio V2 acerca da liberdade de religião e do ecumenismo, não hesita em sufragar publicamente o indiferentismo e relativismo religiosos ao lado de ministros de outros cultos e até de notórios jacobinos. Ora, uma Igreja que aceita a doutrina da cristandade anónima de Jacques Maritain, que abdica da existência de um poder temporal cristão, que renega a Realeza Social de Cristo, é uma Igreja que prescinde da sua tradição e semeia ventos para colher as tempestades que se começam a vislumbrar. Afinal se é a própria Igreja a afirmar que todos os cultos são igualmente bons entre si, e que os mesmos, sem excepção, são caminhos de salvação, de verdade e vida, por que não levar à prática tal visão das coisas?...

A talhe de foice, e para reflexão, deixamos aqui transcrito um texto de Jean Madiran, extraído do seu livro "Une Civilisation Blessée au Coeur", publicado pelas Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, no ano de 2002:

"Il n'y a donc plus d'Etat chrétien en Europe. Voici l'Eglise et les chrétiens ramenés à la situation que tant de théologiens et d'évêques ont tellement souhaitée depuis cinquante ans et davantage: une situation antérieure à l'empereur Constantin et au "constantinisme", où le pouvoir politique n'apporte à la religion chrétienne aucune espèce de soutien temporel, car un tel soutien serait un élément impur venant dégrader l'indépendance nécessaire à son authentique spiritualité.

(...) L'Eglise a besoin aussi, a besoin d'abord d'avoir en face d'elle un pouvoir temporel qui soit politiquement autonome; et elle a vitalement besoin que ce pouvoir, autonome en son domaine, reconnaisse la divinité de Jésus-Christ ou, au moins, la souveranité de la loi naturelle: s'il la viole, que ce soit accidentellement et non point par un refus de principe. A partir de Constatin Ier le Grand, empereur de l'an 306 à l'an 337 de notre ère, la religion chrétienne a pu devenir la religion de l'Etat. Les pays de'Europe furent ceux où régnait un Prince chrétien. On a denommé "constantinisme" la doctrine et les situations où le Prince chrétien assure chrétiennement l'ordre temporel. La fin de ce "constantinisme" a créé une situation nouvelle qui laisse l'Eglise désemparée.

Car l'Eglise a besoin d'un bras temporel et même de beaucoup plus. Partout où elle n'a pas la collaboration sincère d'un pouvoir politique indépendant d'elle, elle ne peut plus survivre qu'en redevenant mystiquement, puis physiquement, une Eglise du silence, une Eglise des martyrs. [destaques nossos]

Et la reciprocité est certaine. L'ordre naturel ne peut être maintenu dans la vie sociale et culturelle que par un constant appui politique de l'Eglise militante.

En France, tout au long du XX éme síècle, l'Eglise a de plus en plus refusé d'apporter un soutien militant aux organisations politiques qui défendaient le mariage, l'institution familiale, l'école chrétienne. On a donc eu le développement du divorce, une école publique marxisée jusqu'à l'os, l'institution du "droit" à l'avortement et au mariage homosexuel. L'Eglise et l'ordre naturel ont payé trés cher la condamnation de l'Action Française en 1926. Levée en 1939, la condamnation a cependant été maintenue en fait par la majeure partie de l'épiscopat, du clergé et des mouvements catholiques. La référence à Maurras, au nationalisme, au mouvement national y demeure une disqualification morale.

Il y a des solidarités inscrites dans l'ordre naturel des choses et verifiées par l'expérience historique. Nous l'avons vu. L'universel déluge sociologique par lequel l'athéisme l'a emporté en Europe a submergé ensemble la philosophie chrétienne, le catéchisme traditionnel, la liturgie sacrée, le nationalisme, la culture classique des élites, la sainteté du clergé, les bonnes moeurs du peuple chrétien. Il existait d'étroites solidarités temporelles, qui n'étaient ni illégitimes ni arbitraires, entre la théologie thomiste, le nationalisme à la française, le catholicisme romain, la culture gréco-latine des élites, les bonnes moeurs générales. Ces solidarités étaient d'ailleurs des filiations et des cousinages. On a eu tort de les méconnaître. Elles ont eu tort de se méconnaître mutuellement. Elles composaient une civilisation. Face à la subversion, face à l'inversion diabolique, elles étaient dans le même champ. Elles ont été submergées ensemble.

Toute concertation entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel est infirme, ou trompeuse, quand le pouvoir temporel est sans foi ni loi morale. La concertation n'est fructueuse, pour le bien commun des sociétés, qu'entre l'Eglise et le pouvoir temporel du laïcat chrétien.

Pour exister en tant que tel, soit dans l'opposition aux tyrannies, soit dans le gouvernement de la cité, le pouvoir temporel du laïcat chrétien a besoin du soutien militant de l'Eglise. Et l'Eglise, pour n'être pas radicalement sans influence sur le droit familial, sur l'instruction publique, sur la morale civique, a besoin d'un pouvoir temporel du laïcat chrétien."


JSarto

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